La fusion Ethereum arrive !

Stephanie Luzonseptiembre 01
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Des rumeurs se font entendre depuis quelque temps déjà dans le milieu de la cryptographie. Un phénomène qui semblait immanquablement trop beau pour être vrai. Aujourd'hui, ce phénomène est devenu une réalité. Certains l'appellent Ethereum 2.0, mais on le connaît surtout sous le nom de Fusion Ethereum.

 

La plupart des gens connaissent Ethereum en tant que crypto-monnaie, et ignorent qu'Ethereum est, en fait, une plateforme logicielle globale et décentralisée alimentée par la technologie blockchain. La crypto-monnaie native de la plateforme s'appelle Ether. Cette technologie permet aux utilisateurs de créer d'autres applications sur la blockchain Ethereum. Cela ressemble à un système d'exploitation destiné à un ordinateur, sauf qu'il est décentralisé et qu'au lieu d'être exploité par Microsoft ou Apple, il est géré par de nombreux ordinateurs qui vérifient et traitent les transactions.

La fameuse Fusion Ethereum dont tout le monde parle constitue un bouleversement majeur du fonctionnement du système. L’organisation à but non lucratif à la tête d’Ethereum a passé des années à s’y préparer, et tous les acteurs du secteur de la cryptomonnaie sont ravis de cet événement. 

Pourquoi cette mise à niveau d’Ethereum ?

Photo by cottonbro

 

Ethereum était confronté à trois problèmes principaux que cette nouvelle mise à niveau devrait permettre de résoudre, l’objectif étant de devenir plus évolutif, plus sécurisé et plus écologique. Voyons cela de plus près.

La première amélioration va concerner l’évolutivité d’Ethereum. Actuellement, Ethereum est capable de supporter 15 transactions par seconde. Chaque fois que le réseau est saturé, le coût des transactions augmente, car toutes ces transactions se retrouvent en concurrence les unes avec les autres. Pour chaque transaction, nous sommes ainsi obligés de débourser des sommes de plus en plus élevées, pouvant aller jusqu’à 50 dollars pour une transaction unique, voire plus. Cela signifie que, si vous souhaitez transférer 10 dollars en Ethereum, cela vous coûtera la somme de 60 dollars. Grâce à la nouvelle version Ethereum 2.0, le réseau devrait être en mesure d’effectuer jusqu’à 100 000 transactions par seconde, voire davantage.

La nouvelle mise à jour permettra également de renforcer la sécurité du réseau Ethereum en augmentant de 51 % sa capacité à résister aux cyberattaques. Ainsi, il sera beaucoup plus difficile de pirater le système.

Enfin, et c’est un aspect fondamental, le réseau deviendra bien plus respectueux de l’environnement. Les réseaux tels qu’Ethereum et Bitcoin, ou les cryptomonnaies en général, sont des réseaux ouverts, et n’importe qui peut télécharger le logiciel, connecter son ordinateur et intervenir en tant qu’opérateur sur le réseau. Actuellement, Bitcoin et Ethereum utilisent un mécanisme de consensus appelé « proof-of-work » (ou preuve de travail dans la langue de Molière), qui nécessite des ordinateurs très puissants et qui, de ce fait, est nuisible à l’environnement, car très gourmand en énergie. Ethereum est en train de migrer vers un protocole « proof-of-stake » (preuve d’enjeu en français), censé réduire les coûts énergétiques d’Ethereum de 99 %. Mais comment cela fonctionne-t-il exactement ?

Comment se passe la mise à niveau d’Ethereum ?

Photo by Olya Kobruseva

 

Nous vous avons déjà expliqué qu’Ethereum utilisait un protocole de consensus appelé proof-of-work. Un protocole de consensus permet à un groupe de personnes de se mettre d’accord sur un point. Dans le cas d’Ethereum, ils doivent s’accorder sur toutes les transactions qui se produisent sur la blockchain. Prenons l’image d’une course de voitures ; toutes les voitures prennent leur place sur la ligne de départ, et quand le départ est donné, chaque voiture accélère en vue d’atteindre la ligne d’arrivée avant les autres. La voiture la plus rapide gagne la course, et reçoit une récompense.

Cependant, si l’on met tout cela à l’échelle, chaque voiture qui a participé à la course a techniquement gaspillé de l’énergie, surtout si elle a participé à plusieurs courses et a continué à perdre. Il s’agit ici d’une explication très basique du proof-of-work, mais au lieu de voitures, il faut imaginer différents membres du réseau essayant de résoudre une énigme mathématique arbitraire afin d’empêcher les fraudeurs de manipuler le système. Le premier membre à résoudre l’énigme valide la transaction et reçoit sa récompense.

Mais revenons brièvement à nos voitures de course et examinons comment cette mise à jour peut affecter l’impact énergétique de la validation des transactions. Dans le cas du proof-of-stake, trois changements significatifs vont être apportés afin de maintenir l’efficacité énergétique. Premièrement, pour devenir un validateur, une voiture devra fournir une caution, c’est-à-dire un apport. On peut considérer cela comme un dépôt de garantie, qui sera perdu pour elle en cas de validation de transactions frauduleuses.

Deuxièmement, au lieu de lancer une multitude de voitures, il n’y en aura qu’une seule qui participera à la course et qui sera directement responsable de valider la transaction.

Enfin, nous allons écourter la course pour qu’elle soit plus facile à gagner. De cette manière, personne ne gaspillera d’énergie ou d’électricité pendant la course, laquelle correspond au processus de validation des transactions.

 

Le deuxième élément important susceptible de contribuer à la mise à niveau de la plate-forme Ethereum est la chaîne phare (Beacon Chain).

La chaîne phare est une mégablockchain de preuve d’enjeu mise en service le 01/12/2020. Elle ne gère pas les transactions ou les contrats intelligents, mais on peut la voir comme le noyau d’Ethereum 2.0. À l’heure actuelle, elle existe séparément de la blockchain Ethereum, mais fonctionne à ses côtés. Elle tourne en parallèle avec la première version de la blockchain jusqu’à ce que nous basculions vers elle. La chaîne phare est également responsable de la sélection de nos voitures — les validateurs — qui doivent valider les blocs de preuve d’enjeu. Sans vouloir trop entrer dans les détails techniques, la chaîne phare vise à coordonner l’ensemble du réseau Ethereum.

Qu’est-ce que le sharding ?

 

Imaginez que vous souhaitiez vous rendre au travail, que la seule autoroute disponible soit très encombrée, et que votre trajet habituel de 10 minutes prenne dorénavant 3 heures. C’est ce qui se passe actuellement avec Ethereum. Il n’y a qu’une seule voie. Mais imaginez combien votre trajet quotidien serait plus rapide si on aménageait 63 autres voies sur la même route, permettant à un plus grand nombre de voitures de circuler au même moment. C’est ça, le sharding. Un ensemble de 64 voies qui collaborent pour que les véhicules circulent beaucoup plus vite, permettant ainsi de diviser l’infrastructure du réseau Ethereum en petits fragments. Chaque fragment sera également en mesure de fonctionner indépendamment des autres dans un but d’évolutivité. Ces fragments serviront au stockage et à l’accessibilité des données. Cependant, ils ne seront pas utilisés pour exécuter du code comme la blockchain actuelle. En quelques mots, le sharding est la capacité de répartir la charge de l’ensemble du réseau entre plusieurs chaînes plus petites. La blockchain existante deviendra l’un des 64 fragments futurs afin de permettre la conservation de toutes les anciennes données de l’ancienne blockchain conjointement avec les 63 nouvelles blockchains. Ce processus, également appelé docking, signale que c’est la dernière fois que nous utilisons la preuve de travail dans le réseau Ethereum.

Quelles sont les conséquences en ce qui me concerne ?

Photo by Miguel Á. Padriñán

 

Depuis le début, Ethereum a été conçu pour être mis à niveau par étapes. Ces changements se produisaient progressivement tandis que vous vous occupiez de vos investissements, mais maintenant, malgré de multiples contretemps, nous nous rapprochons enfin de la dernière étape. Dans la dernière annonce de la Fondation Ethereum, la mise à jour, qui se déroulera en deux phases, « Bellatrix » et « Paris », aura lieu respectivement le 6 septembre, puis entre le 10 et le 20 septembre

Mais qu’est-ce que cela implique pour vous ? Pendant cette phase délicate, gardez les arnaqueurs à l’œil. Ne remettez pas vos ETH à quelqu’un qui vous demande de « passer à ETH2 », car ces jetons n’existent pas.

Et si vous possédez de l’Ether ou si vous avez investi dans cette monnaie, ne vous inquiétez pas. Vous n’avez rien à faire ! Nous assurons la mise à niveau vers le mécanisme de consensus proof-of-stake, et vos actifs seront parfaitement en sécurité pendant la fusion.

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